14 Janvier 2018
Le versement de la dîme : un fondement biblique ?
Il est encore d’usage aujourd’hui, dans certaines églises et communautés issues du protestantisme – et cela est même parfois présenté comme une obligation – de réserver 10 % de ses revenus pour l’église à laquelle on appartient. C’est ce qu’on a appelle communément « la dîme ».
Dans l’ancien Israël, la dîme ne devait initialement être perçue que sur les produits de la terre (Lévitique XXVII, 30 ; Deutéronome XIV, 22, 23 ; Néhémie XIII, 5, 12 ; II Chroniques XXXI, 5) et sur le bétail (Lévitique XXVII, 32 ; II Chroniques XXXI, 6). Elle était consacrée à Dieu, c’est-à-dire, plus concrètement, aux lévites et aux prêtres (Nombres XVIII, 21, 24). Eux-mêmes devaient verser « la dîme de la dîme » (Nombres XVIII, 26, 28). Un risque existait, toutefois, que des rois détournent à leur profit les revenus de cette imposition (I Samuel VIII, 15, 17).
Du temps de Jésus, les Juifs observants les plus scrupuleux acquittaient également la dîme sur les plantes aromatiques (Matthieu XXIII, 23 ; Luc XI, 42). Jésus, pour sa part, encourage les dons volontaires (Marc XII, 41-44 ; Luc XXI, 1-4) et enseigne que celui qui donne doit le faire de façon désintéressée et sans ostentation :
« Pour toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite. »
Matthieu VI, 3.
Il critique ceux qui versent la dîme et s’en vantent (Luc XVIII, 12). Ses disciples, eux, faisaient caisse commune (Marc VI, 37 ; Jean VI, 5 ; XII, 6 ; XIII, 29) et les premiers chrétiens semblent avoir, un certain temps du moins, mis tous leurs biens en commun :
« Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun. »
Actes II, 45.
« La multitude de ceux qui étaient devenus croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme et nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens ; au contraire, ils mettaient tout en commun. »
Actes IV, 32.
Les premiers chrétiens ne versaient pas de dîme à la communauté. Ils partageaient leurs biens ou faisaient des dons en fonction des besoins et de leurs possibilités :
« Que chacun donne selon la décision de son cœur, sans chagrin ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. »
II Corinthiens IX, 7.
Cette règle était encore en usage un siècle plus tard, du temps de Tertullien (197 apr. J.-C.) :
« Et même s’il existe chez nous une sorte de caisse commune, elle n’est pas formée par une somme honoraire, versée par les élus, comme si la religion était mise aux enchères. Chacun paie une cotisation modique, à un jour fixé par mois ou quand il veut bien, et s’il le veut et s’il le peut. Car personne n’est forcé ; on verse librement sa contribution. C’est là comme un dépôt de la piété. En effet, on n’y puise pas pour des festins ni des beuveries, ni pour des lieux de stériles ripailles, mais pour nourrir et inhumer les pauvres, pour secourir les garçons et les filles qui n’ont ni fortune ni parents, et puis les serviteurs devenus vieux, comme aussi les naufragés... »
Apologétique XXXIX, 5-6.
Au sein de l’Église primitive donc, les dons étaient volontaires. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du IVe siècle qu’ils sont devenus obligatoires et fixés au dixième des revenus en référence à l’impôt mosaïque. C’est le pape Damase (366-384 apr. J.-C.) qui, au IVe concile de Rome, en ordonna finalement le paiement à tous les fidèles sous peine d’anathème :
« Que les dîmes et les prémices soient payées par les fidèles ; si quelqu’un les refuse, qu’il soit frappé d’anathème. »
Thierry Murcia, 2001-2002 (corrections 2004)
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