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Recherches historiques autour de la Bible, de Jésus et des premiers chrétiens

Corpus Christi (Arte) / "Jésus contre Jésus" (Mordillat - Prieur) : Droit de réponse en 101 points

Recommended Book on Academia / Livre recommandé sur Academia

 

Thierry Murcia, « Jésus contre Jésus : Droit de réponse en 101 points », Paris, Osmondes, 2000

 

Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, « Jésus contre Jésus », Paris, Seuil, 1999 

 

Ouvrage consultable et téléchargeable gratuitement sur Academia

 

Attention ! ouvrage polémique qui obéit aux lois du genre

Lien ci-dessous

Jésus contre Jésus : Droit de Réponse en 101 points

 

De Thierry Murcia

 

Dossier de Presse

 

Pourquoi Thierry Murcia a-t-il choisi de répondre à l’ouvrage de Messieurs Mordillat et Prieur, « Jésus contre Jésus » ?

Pourquoi cet historien a-t-il voulu relever le défi d’écrire un ouvrage qui dénonce des argumentations fallacieuses acceptées comme des vérités ?

Le temps est venu de réagir et de ne pas accepter que l’on dise n’importe quoi au nom d’une soi-disant vérité.

L’histoire en tant que science a ses règles, et il faut s’en tenir là et le devoir de l’historien est de travailler avec rigueur.

Thierry Murcia était dans une librairie lorsque son attention a été attirée par « Jésus contre Jésus ». Il feuillette l’ouvrage et appelle son éditeur interpellé par certains passages et particulièrement par les sources qu’il estime au premier coup d’œil douteuses.

Aussitôt, il se met au travail et se livre à une vérification systématique des documents utilisés par les auteurs de « Jésus contre Jésus » et ce qu’il avait pressenti s’avère exact : les sources employées sont soit inexactes, soit le plus souvent mal comprises car utilisées de seconde, voire de troisième main et tirées de leur contexte, avec tous les risques d’erreurs d’interprétation et de contresens que cela implique.

Une fois son « droit de réponse » écrit, Thierry Murcia – et son éditeur, hésitent entre leur désir de le publier et la volonté de ne pas soulever de polémique inutile, l’ouvrage de Messieurs Mordillat et Prieur ayant disparu des librairies : en reparler n’était-ce pas en faire de la publicité supplémentaire ? Puis l’auteur et l’éditeur apprenant que l’ouvrage est passé en livre de poche prennent la décision de publier la réponse à « Jésus contre Jésus ». Il est évident que le fait que l’ouvrage « Jésus contre Jésus » soit passé en livre de poche a pour conséquence de favoriser une large diffusion des thèses véhiculées par « Jésus contre Jésus » et leur pénétration dans un public plus large.

Aussi l’auteur – et l’éditeur, invitent les médias à participer à un débat serein et constructif autour du personnage historique de Jésus.

Thierry Murcia a une démarche d’historien et son précédent ouvrage concernant Les Miracles de Jésus démontre si c’était nécessaire qu’il n’appartient à aucun mouvement et que son regard est uniquement celui de l’historien qui va à la découverte des fondements de l’Histoire avec rigueur et objectivité.

 

Flavio Minoli, docteur en philosophie et en théologie, professeur de l’université d’Urbino, préface l’ouvrage.

 

Les éditions Osmondes publient dans un souci de clarification le « Droit de Réponse en 101 points » de Thierry Murcia et pourraient reprendre la phrase de Beaumarchais qui fut longtemps la devise d’un grand quotidien :

 

« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ».

 

Un débat d’idées.

 

Nicole Fioramonti, directrice des éditions Osmondes, 2000

Jésus contre Jésus,

 Droit de réponse en 101 points

 

Compte rendu

par Paul-Emmanuel P. 

 

Droit de Réponses en 101 points révèle enfin le travail de MM. Mordillat et Prieur sous son véritable visage. Présenté comme une vulgarisation des dernières avancées de la recherche académique sur les origines du christianisme, Jésus contre Jésus apparaît, à la lecture de l’étude minutieuse menée par Thierry Murcia, n’être qu’un combat idéologique anti-chrétien qui ne s’appuie que sur l’ignorance et la malhonnêteté.

 

L’ignorance, en effet, car l’incroyable inculture des deux journalistes, qui prétendent avoir effectué sept années de recherches, frappe le lecteur dès les premières pages du Droit de Réponse. D’improbables mots grecs sont inventés et les translittérations des mots hébreux sont fautives. Le traité talmudique Ebel Rabbati se métamorphose en un douteux Abel Rabbat. Lactance se retrouve au cinquième siècle et Pline l’Ancien écrit en 50 avant J.-C. La plupart des citations sont imprécises et de seconde main, et l’une des rares fois où les auteurs s’aventurent à donner des références précises, Thierry Murcia découvre « en moins de cinq lignes de texte, sur six références citées, six références erronées, soit 100% d’erreurs ». Croit-on que, maîtrisant si peu leur sujet, nos deux journalistes restent prudents dans leurs hypothèses ? Loin de là ! Forts de la certitude de ceux qui ne savent rien, ils s’avancent avec audace. Les crucifiés avaient les bras liés, les clous dans les poignets de Jésus ne peuvent qu’être inventés… et pourtant, ce n’est pas moins de quatre auteurs païens, peu susceptibles de complaisance pro-chrétienne que cite Thierry Murcia pour démonter cette ineptie. Les figues ne peuvent mûrir au printemps, il n’y avait pas de charpentier au temps de Jésus… Autant d’arguments que Thierry Murcia réfute avec rigueur et érudition. Mais la principale critique que l’on peut opposer à MM. Mordillat et Prieur, c’est de ne jamais vérifier leurs sources, ce qui les conduit à de fâcheux contresens, ainsi vont-ils citer un Psaume de Salomon, persuadés que celui-ci dénonce l’occupation romaine… alors que la tyrannie asmonéenne est visée.

 

L’ignorance est excusable, la malhonnêteté ne l’est pas. La méthode utilisée par les journalistes n’a rien à voir avec la rigueur de la recherche historique. Le rapport aux textes est dangereusement biaisé, tout document qui va dans le sens du récit évangélique est méprisé, tout document qui l’infirme devient historique. Thierry Murcia souligne qu’il « est amusant de constater avec quelle simplicité manichéenne MM. Mordillat et Prieur traitent les documents ». Le sort réservé au cas Barrabas frise l’absurde : les deux pamphlétaires avancent l’une après l’autre quatre hypothèses nullement corroborées, en refusant à tout prix l’hypothèse, somme toute bien plus crédible, rapportée par les évangiles. De même MM. Mordillat et Prieur rejettent, par principe, les témoignages isolés, mais ils les acceptent quand cela permet d’attaquer le christianisme (point 63). En accumulant tout ce qui contredit les évangiles, il est tout naturel de mettre presque côte à côte des arguments contradictoires. Ainsi les suaires ne sont pas utilisés du temps du Christ quand il est nécessaire à l’œuvre de ces Messieurs qu’ils ne le soient pas, puis ils deviennent courants quelques pages plus loin, dès que leur existence s’impose.

 

Contre ce mariage indigne de la malhonnêteté et de l’ignorance, Thierry Murcia nous rappelle que l’histoire est une discipline ayant ses règles propres. À la différence de MM. Mordillat et Prieur, qui n’avancent qu’hypothèses gratuites et citations de seconde main, Thierry Murcia prouve chacune de ses assertions par un constant retour aux témoignages les plus anciens, qu’ils soient chrétiens, juifs (dévoilant une admirable connaissance talmudique) ou païens. Il n’y a pas place ici pour l’argument ad verecundiam, si cher à nos deux polémistes. Dans un ouvrage pourtant concis, non content de réfuter les erreurs de Jésus contre Jésus, Thierry Murcia éclaire aussi de façon nouvelle quelques passages obscurs des écritures. Il montre ainsi d’une façon très convaincante que la phrase attribuée à Pilate, « Je suis innocent du sang de cet homme », n’est sans doute pas une invention matthéenne destinée à accabler les Juifs en innocentant le procurateur romain. En ne se limitant pas à la simple démolition du livre de MM. Mordillat et Prieur, mais en apportant des éléments nouveaux à notre connaissance du christianisme à ses débuts, Thierry Murcia nous laisse espérer, pour dans quelques années, une « Vie de Jésus » qui viendrait réactualiser dans la bibliothèque catholique le livre classique de Daniel-Rops, et nous changerait de l’avalanche de médiocrité que le sujet semble condamné à subir.

 

Même si ce livre rendra un inestimable service aux chrétiens qui souhaitent défendre les saintes écritures attaquées par MM. Mordillat et Prieur, un agnostique ou un athée le lira avec plaisir. En effet, le livre de Thierry Murcia n’est pas une apologétique chrétienne faisant pendant à l’apologétique sceptique de MM. Mordillat et Prieur. Plus qu’une défense du christianisme, c’est une défense de l’honnêteté, une défense de la rigueur historique contre les préjugés de l’idéologie. 

 

Paul-Emmanuel P., Janvier 2001

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