20 Décembre 2017
Thierry Murcia, Conférence sur "Les Miracles de Jésus", Rennes le château, août 2004
Rennes le château (août 2004)
Conférence :
Jésus, les miracles élucidés par la médecine ? (1/6)
Introduction
Présentation - Questionnements divers - Problématiques
Historien et professeur de Lettres et d’Histoire, je m’intéresse depuis ma jeunesse à tout ce qui concerne notamment la spiritualité et plus particulièrement à ce qui touche de près ou de loin les textes bibliques. C’est pourquoi je me suis surtout spécialisé dans la recherche concernant le christianisme des origines et le judaïsme antique.
Un des aspects de ma quête a consisté à essayer de mettre en lumière certains passages des évangiles restés dans l’ombre depuis trop longtemps. Je me suis notamment efforcé de faire émerger toujours davantage l’immense iceberg que représente la vie de Jésus. Une question revenait toujours : Comment les miracles de Jésus se sont-ils historiquement déroulés ? Qu’aurions-nous vu si nous avions été là ?
Allait-il falloir attendre de disposer d’une machine à remonter dans le temps pour pouvoir y répondre ? Je m’y refusais. De même que je n’acceptais pas sans examen les réponses toutes faites. Car, au cours de mes lectures, deux réponses principales – mais diamétralement opposées – étaient proposées :
Selon la première, il s’agit de miracles. Or un miracle est quelque chose qui ne s’explique pas. Il appartient au domaine du surnaturel. La science n’y a que faire. C’était la tendance fondamentaliste qui accepte sans discussion l’historicité des miracles évangéliques tout en les considérant comme des événements surnaturels et donc inexplicables.
Selon la seconde, les miracles n’existent pas et les récits évangéliques sont en grande partie, voire complètement légendaires. Aujourd’hui, cette tendance nihiliste et prétendument scientifique, qui relègue au rang de légendes la plupart des miracles de Jésus, fait de plus en plus d’adeptes. À la limite, on veut bien parfois admettre que certaines guérisons évangéliques puissent s’expliquer par un facteur psychique positif mais on se garde d’aller plus loin.
Quoique antagonistes, l’une et l’autre options ont un seul et même effet : elles maintiennent toutes deux la recherche historique au point mort, depuis plus de cent ans. Le légendaire, en effet, déborde le champ de la recherche historique, de même que l’inexplicable celui de la recherche scientifique. Ces deux tendances, fondamentalistes et nihilistes, découragent par avance toute tentative d’enquête. Elles se présentent l’une et l’autre, aux deux extrémités et sous deux aspects différents, comme la solution de facilité par excellence. Ce qui fait qu’en définitive, deux millénaires après les faits relatés, à l’ère des ordinateurs et des navettes spatiales, nous n’avons toujours aucune réponse sérieuse à apporter à ces interrogations.
C’est qu’il est sans doute plus facile pour l’homme de résoudre les problèmes techniques les plus complexes que d’apporter des réponses objectives aux questions spirituelles fondamentales.
Cela fait, pour ma part, une vingtaine d’années[1] que je m’efforce, avec passion, d’obtenir des réponses à ces interrogations comme à d’autres. Heureusement, ces années de recherche n’ont pas été vaines. Non sans peine, j’ai obtenu des réponses intéressantes et fondées. C’est une partie de celles-ci que je voudrais partager avec vous ce soir.
Sources et domaines concernés
Mes recherches font appel à une documentation importante et variée qui touche plusieurs domaines : historique (l’Antiquité en particulier), géographique (l’Ancien Empire Romain et le Moyen-Orient), religieux (christianisme et judaïsme, ainsi que les vieilles religions dites « païennes »), linguistique (une connaissance des langues anciennes, hébreu et araméen notamment, pour pouvoir apprécier certains passages de la Bible dans la langue originelle). Une bonne maîtrise des techniques d’analyse littéraire s’est également avérée utile dans la mesure où la Bible est constituée d’un ensemble de textes, d’époques, d’auteurs et de genres divers, réunis en corpus. Enfin, pour vraiment comprendre le déroulement des guérisons évangéliques, il m’a fallu m’intéresser à une discipline scientifique qui déborde du vaste champ des sciences humaines : la médecine.
C’est donc un véritable travail pluridisciplinaire qui, selon moi, a été la clé de la réussite.
Méthode de travail
J’ai privilégié la méthode inductive. Je suis parti des documents sans émettre d’hypothèse a priori. Puis j’ai procédé à une analyse alternative.
Je fais souvent appel dans ce travail aux témoignages et aux lumières des médecins et chirurgiens antiques comme Hippocrate et Galien. J’ai pu en effet dégager de fructueux parallèles entre les techniques médicales utilisées par ces précurseurs et certains détails thérapeutiques laissés par les évangélistes dans leurs récits de guérisons opérées par Jésus.
C’est donc en croisant tous ces regards, toutes ces méthodes, toutes ces sources, en tentant d’observer ces récits et de les photographier à travers une série de filtres pluridisciplinaires, que je suis enfin parvenu, après des années de labeur, à apporter des réponses nouvelles à toutes ces questions.
Et c’est ainsi que, concernant Jésus et sa principale activité, j’en suis arrivé à cette conclusion étonnante : Jésus était en réalité médecin.
Plan
Mon exposé comprendra 4 parties :
Nous verrons tout d’abord à quoi correspond exactement un miracle du point de vue biblique. Ceci fera l’objet de ma première partie.
Nous analyserons ensuite succinctement deux cas pris parmi d’autres : guérisons d’aveugles et de paralytiques.
Nous verrons enfin, avant de conclure, s’il est possible de trouver, dans le texte biblique, d’autres indices qui nous permettent de dire que l’activité professionnelle de Jésus était effectivement de nature médicale.
Vous trouverez un développement beaucoup plus complet de ma thèse dans mon livre publié aux éditions Carnot[2].
(à suivre)
[1] Le texte date de 2004.
[2] Jésus, les miracles en question, Osmondes, Paris, 1998-1999. Livre retravaillé et republié sous le titre : Jésus, les miracles élucidés par la médecine, Carnot, Chatou, 2003. Les deux éditeurs ont cessé leur activité et les deux versions sont depuis longtemps épuisées. On trouve encore à la vente sur la toile, pour une somme modique, quelques exemplaires d’occasion de Jésus, les miracles élucidés par la médecine (notamment sur Amazon).
Suite de l’article (2/6) :
Voir également :
Magdala : "la tour ?" - Marie appelée la Magdaléenne (Marie, Marie-Madeleine)
La Tour Magdala (Rennes le château) Magdela : la " Tour " ? Extrait de : Thierry Murcia, Marie-Madeleine : l'insoupçonnable vérité ou Pourquoi Marie-Madeleine ne peut pas avoir été la femme d...
http://marie-la-magdaleenne.over-blog.com/2018/04/magdala-la-tour.html
Qu'est devenue l'Arche d'Alliance ? - thierry-murcia-recherches-historico-bibliques.over-blog.com
Qu'est devenue l'Arche d'Alliance ? (1/3) L'Arche d'Alliance est longuement décrite dans les XXV e et XXXVII e chapitres du Livre de l'Exode comme un coffre en bois d'acacia de 1,15 m (2 coudées et
Blogs "Recherches historico-bibliques", les meilleurs articles
Découvrez les meilleurs articles de la communauté Recherches historico-bibliques sur Overblog 1ère plateforme européenne de blogs
https://www.over-blog.com/community/recherches-historico-bibliques
Marie appelée la Magdaléenne (Marie, Marie-Madeleine)
Site historique consacrée à Marie, surnommée "la Magdaléenne" (alias Marie de Magdala, alias Marie-Madeleine)